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Santé au travail : la Fondation Projet 41-21 lance un référentiel SQVT en « open source »

Santé au travail : la Fondation Projet 41-21 lance un référentiel SQVT en « open source »

Publiée le 14/06/2024

  • La rédaction de liaisons-sociales.fr
  • Constatant l’inefficacité des politiques de santé au travail, des experts reconnus dans ce domaine ont lancé le 13 juin la Fondation Projet 41-21, un projet de recherche qui entend partager librement au plus grand nombre un nouveau référentiel de santé et qualité de vie au travail (SQVT).
Dispositions appliquées
Portée

© Studio Lamy Liaisons

Une baisse significative des accidents du travail, une meilleure prise en compte de la santé mentale des collaborateurs, et un gain sur le long terme pour les entreprises en matière de performance et d’attractivité. C’est l’objectif que s’est assigné un nouveau référentiel de santé et qualité de vie au travail (SQVT) lancé, le 13 juin, par la Fondation Projet 41-21 (en référence à l’article L 4121-1 du Code du travail portant sur les obligations de l’employeur en matière de protection de la santé physique et mentale des salariés) nouvellement créée.

Présidée par Vincent Baud, dirigeant fondateur du cabinet Master spécialisé dans la QVT et professeur associé de management à l’Université d’Aix-Marseille, celle-ci est soutenue par une brochette d’experts reconnus dans les domaines de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels. Parmi eux : Sophie Thiéry, directrice de l’Engagement sociétal chez Aésio, membre du CESE, et co-garante des Assises du travail ; Jean-François Naton, rapporteur du CESE et ancien président de l’INRS ; Michel Ledoux, avocat fondateur du cabinet Ledoux et associés ; Stéphane Seiller, ancien directeur des risques professionnels de l’Assurance Maladie ; Anne-Sophie Godon Rensonnet, directrice accompagnement social et prévention en entreprise chez Malakoff Humanis ; Cyril Cosme, président du Bureau International du Travail pour la France ; Hervé Lanouzière, directeur de l’Institut National du Travail de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (INTEFP) et ancien directeur général de l’Anact. « Ensemble, nous constatons une augmentation alarmante de la dégradation de la santé mentale des salariés mais aussi une stagnation du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles qui était pourtant en baisse depuis une dizaine d’années. En parallèle, les entreprises subissent une perte d’attractivité et rencontrent d’importantes difficultés de recrutement. Ce sont tous ces éléments qui nous ont conduits à créer un projet de recherche porté par une fondation qui s’appuie sur un référentiel que nous voulons diffuser le plus largement possible », explique Vincent Baud. « Les maladies professionnelles progressent de 10 % à 15 % chaque année. Comme pour les accidents du travail, la cause racine c’est l’organisation du travail. Il faut aujourd’hui un sursaut dans les organisations », renchérit l’avocat Michel Ledoux, bien connu pour sa défense des travailleurs victimes de l’amiante.

L’écoute au centre de la démarche

Accessible gratuitement, le référentiel entend placer l’écoute des collaborateurs au centre d’une démarche basée sur le triptyque « Écouter, Évaluer, Agir ». Selon les experts du Projet 41-21, il s’agit avant tout de débattre avec les salariés des problèmes qui les empêchent de bien faire et bien vivre leur travail, mais aussi des solutions qu’ils ont à proposer. La feuille de route est constituée d’un prérequis (constitution du comité de pilotage de l’organisation engagée, selon le cahier des charges qui lui est donné) ; de 9+1 blocs de compétences à atteindre (6 à engager dès le lancement de la démarche SQVT ); 3 (+1 pour les entreprises qui ont au moins 50 salariés) à planifier sur les 1, 2 ou 3 années nécessaires à sa pleine mise en œuvre. L’organisation engagée dispose ainsi de 3 ans maximum pour mettre en œuvre ces blocs de compétences sur l’ensemble des travailleurs concernés. « Le Projet 41-21 repose sur 4 principes simples, rappelle en outre Vincent Baud. L’engagement libre et gratuit du dirigeant, le respect du référentiel du Projet 41-21, la transparence (autour de leur engagement, de leur feuille de route, des résultats obtenus au fil des 3 ans …) et le dialogue social. »

Un appel aux entreprises

Concomitamment au lancement du référentiel, la Fondation Projet 41-21, créée par fonds de dotation, appelle 1 000 organisations de toutes tailles et tous secteurs d’activité à la rejoindre et à s’engager dans une démarche de SQVT menée collectivement, avec leurs partenaires sociaux, « afin d’en démontrer la valeur ajoutée effective sur leur performance globale ».« Il s’agit non seulement de démontrer qu’il existe un socle commun minimum d’exigences managériales qui permettrait à toute organisation d’améliorer de façon globale le niveau de santé physique et mentale des travailleurs, dirigeants inclus, et leur qualité de vie au travail. Il s’agit également d’identifier les conditions de réussite dans la mise en œuvre par les entreprises de ce socle commun, et ses effets sur leur performance globale », indiquent les membres de la Fondation Projet 41-21. Selon laquelle des entreprises se sont déjà montrées intéressées par la démarche. « Dans un premier temps nous aimerions cibler en priorité les PME/TPE et les secteurs du soin et de la santé et de la propreté », précise Vincent Baud. Des contacts ont également été noués avec l’Anact, l’INRS ainsi qu’avec les principales confédérations syndicales et organisations patronales.

J-F. Rio