• Liaisons sociales Quotidien - L'actualité, Nº 18276, 31 mars 2021
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L'expérience collaborateur, l'arme anti-crise des professionnels RH

L’expérience collaborateur, l’arme anti-crise des professionnels RH

Publiée le 30/03/2021

  • En plein boom, la démarche de l’expérience collaborateur, définie comme « l’ensemble des interactions et expériences vécues par un collaborateur au sein de l’entreprise, dans les moments clés de son parcours comme dans son quotidien professionnel, de son recrutement jusqu’à son départ », permet aux entreprises qui la pratiquent de mieux affronter la crise sanitaire, selon les résultats du baromètre publiés le 25 mars par l’agence Parlons RH.

Les entreprises qui pratiquent l’expérience collaborateur traversent peutêtre mieux la crise sanitaire liée à la Covid-19 que les autres. C’est en tout cas ce que semble suggérer la quatrième édition du baromètre national de l’expérience collaborateur, réalisé par l’agence Parlons RH via une enquête en ligne menée entre le 12 octobre et le 11 décembre 2020, à laquelle 518 personnes ont répondu.

Parmi ses enseignements phares, cette pratique RH a permis en effet à 82 % des entreprises qui l’avaient déjà adoptée de franchir plus aisément la première partie de la crise sanitaire au printemps 2020. Près de la moitié (45 %) de ces sondés l’affirme même avec certitude. En outre, 92 % des sociétés qui ont déployé la démarche il y a plus de trois ans estiment qu’elle a été utile dans la crise, dont 64 % disent « certainement ». « L’expérience collaborateur consiste à fluidifier les interactions avec l’entreprise, à faire en sorte de réduire les irritants dans la relation à l’organisation. Les entreprises qui avaient conduit, en amont, une réflexion sur comment rendre les interactions plus fluides, plus "delightful", partaient de moins loin dans la course à l’adaptation au confinement », illustre Séverine Loureiro, conférencière, auteure et professionnelle de l’expérience collaborateur, citée dans cette étude.

Une pratique en forte progression

Il faut dire que ce dispositif a de plus en plus de fans en France. Selon le baromètre, 43 % des entreprises l’ont cette année expérimenté, contre 25 % il y a deux ans. La crise sanitaire n’a donc nullement freiné sa progression. Sur un an, la connaissance de cette pratique gagne en outre 3 points à 74 % chez les professionnels RH. Autre signe de cet engouement, 70 % des non-pratiquants envisagent de se convertir rapidement. Un bémol toutefois : l’expérience collaborateur reste encore l’apanage des grandes entreprises. L’écart se creuse en effet entre les plus de 1 000 salariés, qui comptent 53 % de « pratiquantes », et même 61 % au-dessus de 5 000 salariés, et les plus petites entités comptant de 11 à 1 000 salariés (35 %).

L’engagement des collaborateurs en tête des objectifs

Quels objectifs principaux les professionnels RH assignent-ils à l’expérience collaborateur ? Dans le trio de tête figurent le développement de l’engagement des salariés (79 %), l’amélioration de la performance globale de l’organisation (57 %) et de la qualité de vie au travail (47 %). Un classement stable par rapport aux précédentes éditions du baromètre, à l’exception de la QVT qui se hisse à la troisième place du podium à la place de l’attractivité de l’entreprise qui recule d’une place. « On peut y voir sans doute l’effet de la crise, qui met en avant les problématiques RH internes et renvoie au second plan les soucis de recrutement », notent les auteurs de l’étude.

Parmi les activités que les professionnels RH considèrent comme prioritaires dans le cadre de cette démarche, les sondés citent l’intégration (74 %), le management (49 %), les carrières et la mobilité (34 %), devant la communication interne (33 %) et la formation (31 %). Le recrutement (30 %) chute de la 3e à la 6e position.

Le maintien du lien social facilité durant la crise

Le baromètre met par ailleurs en avant une corrélation entre les entreprises qui pratiquent l’expérience collaborateur et celles qui avaient, avant la pandémie, des pratiques RH avancées. Ainsi, 72 % des entreprises pratiquantes avaient déjà recours aux horaires flexibles, aux réunions à distance ou au télétravail. C’est respectivement 21, 45 et 56 points de plus que les entreprises qui y sont réfractaires. De même, 97 % sociétés interrogées ayant entamé cette démarche depuis plus de trois ans estiment que déployer le télétravail n’a pas présenté de difficulté majeure. Cet impératif organisationnel imposé par le confinement s’est même révélé « très facile » à mettre en place pour une majorité (56 %) d’entre elles.

Concernant la faculté à maintenir le lien social durant cette crise sanitaire, les adeptes de ce mode de management ont été là aussi plus nombreux (80 %) à être parvenus à répondre à cet enjeu RH crucial. A contrario, seule la moitié des récalcitrants partage cette opinion. « À la lecture des résultats de notre baromètre, nous constatons une sorte de fracture RH entre les anciens, les réfractaires à l’expérience collaborateur, et les modernes », analyse Thomas Chardin dirigeant fondateur de Parlons RH. « Les premiers ont une organisation du travail traditionnelle, font montre de résistance, mettent l’accent sur le lien de subordination tandis que les seconds sont agiles, déploient des organisations du travail hybrides fondées sur la confiance et le lien social ».

Article rédigé par la rédaction de liaisons-sociales. fr